Sans l’ambition.
Sans elle, on meurt et on meurt tellement vite de s’aimer. Parce qu’on s’aime trop facilement et je ne veux pas mourir d’un réflexe. Mon coeur ne mourra pas d’une formule de politesse, d’un « je t’aime » qu’on se dit quand on raccroche le téléphone. Mes mains veulent encore se pendre à un soutien-gorge, ma faim, suivre la dentelle d’autres dessous, mes lèvres, découvrir à nouveau ta bouche.
Je ne mourrai pas d’une tape dans le dos, d’un lit trop grand qui se fissurera, d’une peau qui se donnera à moi. Je n’irai pas t’aimer pour passer le temps, pour faire comme on est programmé. J’irai t’aimer parce que tu me jureras que le désir claquera sous nos langues, parce que tu me mettras en danger.
Tu ne me feras pas mourir de ce réflexe, dis ? Alors ne dis plus que tu aimes. Fais voir. Fais voir c’est comment toi que tu fais pour guérir de cette mort.