» De toutes façons,
l’autre n’est qu’une multitude de pièges. Si tu regardes bien, dès le départ, il te fait tomber amoureux. Et puis voilà qu’à peine remis sur tes deux gambettes qu’au détour de ce regard qu’il pose sur toi, il te fait battre un peu plus le coeur. Et ça, le coeur, battre trop, il apprécie pas, parce que c’est extrêmement fatiguant.
Dieu qu’il est chiant l’autre, avec ses attitudes tellement attachantes, ses mains qui traînent et te frôlent, ses sourires pleins d’attentions… Parce qu’avec tout ça et tout ce je passe sous silence, l’autre, quand il se barre, il aime bien te laisser le manque en attendant son retour. Y’en a qui ont trouvé des solutions avec des pelotes de laine, mais comme t’es déjà pas foutu de plier correctement une chemise, tu vas pas commencer à tricoter. Et pour peu qu’il se soit tiré pour de bon, tu restes non seulement avec le manque, ce trou béant que tu nourries de caresses dans le vent, mais aussi avec la mélancolie.
Nan, mais casse-toi si tu veux, mais prends les avec toi tes M & M’s. Les souvenirs, t’en fais pas, j’ai un four à cet usage, mais tes deux potes peuvent repartir avec toi. Si. En plus, on avait déjà du mal à vivre à deux dans cet appart, c’est pas pour le partager avec deux autres inconnus, hein ?
L’autre, c’est une multitude de pièges.
Il m’a dit quoi Lloyd l’autre jour ? L’amour, ça commence quand la passion s’arrête.
Ah oui ? T’as lu ça sur Wikipédia, non ? Et l’amour, c’est le truc qui fait demi-tour quand il est au pied du mur du premier problème venu ?
Fais chier.
L’autre, c’est une multitude de pièges. T’en tombes amoureux et à la fin, tu tombes tout court. «
«Je suis parvenu subitement, aujourd’hui, à une impression absurde et juste. Je me suis rendu compte, en un éclair, que je ne suis personne, absolument personne.» Fernando Pessoa. regards d’une femme j’aime…..