Et si je me taisais, à en risquer le mutisme ? Pour de bon, ne plus la ramener, ne plus émettre un son de peur qu’il ne résonne mal dans tes oreilles. Qu’ai-je à perdre de plus que je n’ai déjà égaré, par maladresse, par ignorance, à défaut d’être le meilleur des hommes ? Si je me tais, plus une ligne ne dira mon humeur, plus un mot d’humour ne dira mes horreurs. Si je me tais, tu prendras tes distances, des mètres raisonnables qui sauront te mettre à l’abri de moi. La souffrance, en amour, je n’ai jamais su la partager que quand elle venait de toi. La mienne, au fond, par égoïsme, ne reste qu’à mon adresse.
Je te sais, là, à vouloir dire, à vouloir entendre, écouter. Mais et moi. Et moi, si je me taisais ?