Salut La Cie,
Je voulais écrire ce billet depuis un certain temps, depuis même le festival, mais, ma bonne dame, on ne trouve pas toujours le temps !
Sur cette jolie photo de l’équipe de « La vie est une fête » (d’une grosse partie, il manque Denis à la lumière, Grégoire aux décors, Laury à l’assistanat de la mise en scène, Stéphane à la musique…), il y a tous ces sourires motivés par la joie du travail bien fait, des retours plus qu’encourageants, des dates vendues, de l’assurance de revenir au festival l’année prochaine…

Bref, cette équipe, avec un auteur, votre hôte, une metteuse en scène, des comédiens et des producteurs, s’est liée autour d’un texte. Ce dernier, engagé, parle ouvertement de la lutte pour le droit des homosexuels en France des années 70 à aujourd’hui (il s’arrête en 2020 et ne prend pas en compte l’ouverture du don du sang aux homosexuels sans discrimination). Nous avons tous eu la conviction, depuis plus d’un an que la pièce est entrée en production, qu’on pouvait faire là un spectacle certes nécessaire, comme des petits pense-bêtes, mais aussi virevoltant, entrainant et drôle.
En somme, il a fallu du courage à Virginie pour porter ce spectacle et tous les messages qu’il véhicule, d’amour, de tolérance, de reconnaissance et d’engagement. Du courage à ces comédiens et comédiennes qui sont venus puiser en eux pour raconter cette histoire si touchante, la mienne qui est devenue la leur et qui, pendant 1h15 sur le plateau, donnent tout. Et beaucoup de courage aussi à Fleur et Thibaud Houdinière de choisir de produire ce spectacle. Tous n’ont pas voulu y aller. Certains m’avaient répondu que ce n’était pas un sujet pour eux ou alors que c’était trop risqué financièrement. Atelier Théâtre Actuel y est allé, de suite, déterminé, et à la fois bienveillant et très professionnel.
Tout le long de ce processus de création, je n’ai été témoin que de ce courage et l’émotion qui me traverse au moment d’écrire ces lignes résonne comme une reconnaissance éternelle envers toutes les personnes, petites mains ou têtes pensantes, sur le plateau ou derrière les manettes, qui ont permis à ce spectacle d’enfin voir le jour.
Et puis, au bout de la chaîne, il y aussi ce courage que je voudrais saluer. Celui des programmateurs, des programmatrices qui sont venus. Vous avez été nombreuses et nombreux a vouloir rapidement poser une option, à vouloir diffuser la pièce chez vous, en province et même jusqu’à San Francisco ! C’est une chance de vous avoir parmi nous, une chance de voir que vous partagez ce même courage. Surtout, celui, le plus important à mes yeux, de ne pas céder. C’est facile de dire « c’est un spectacle nécessaire, important ». Et dans la phrase suivante avouer son impuissance sur la litanie habituelle « oui mais moi j’ai eu des cars qui sont partis de notre ville pour aller à la manif pour tous… »
Donc ? 9 ans plus tard, c’est une poignée d’homophobes qui fait la loi ? Et pour ces ignorants, il faut qu’on empêche tous les autres de profiter de ce spectacle ? Je pose la question. J’ai hâte qu’on me donne des réponses. Sans ironie aucune, je suis tout ouïe.
France. 2022. Il faut encore, aujourd’hui, qu’on nomme un ambassadeur aux droits LGBTQIA+ pour protéger « ces gens-là » comme l’a si bêtement signifié une ministre dont je n’ai même pas envie de citer le nom ici.
Alors, encore plus après ces lignes indignées, j’ai envie de REMERCIER, de SALUER, les programmatrices et programmateurs qui nous ont dit oui. Certains nous ont proposés une médiation culturelle pour accompagner la représentation et bien sûr, mille fois j’y serai. Bravo et merci de reprendre ce COURAGE qui nous a guidé tout du long. Sans vous, ce message ne passera jamais.
Ce courage qui nous lie, de la première ligne, au lever de rideau. Merci de le faire exister.

Bravo pour votre travail et votre courage car ce n’est jamais facile de faire passer un message aux gens qui ont un esprit carrés. Continuez, battez vous et viendra le moment de la moisson et de la compréhension. De tout cœur avec vous.