Salut la Cie,
Si, comme moi, tu as passé quelques nuits avec le premier album de Blondino, « Jamais sans la nuit, en boucle dans les oreilles, si tes oreilles ont déjà été envouté par le timbre si particulier de cette chanteuse un peu hors norme, alors son nouvel opus « Un paradis pour moi », va te ravir. Continuant de creuser un joli sillon qu’elle a commencé il y a quelques années, Tiphaine vient de nouveau nous envoûter. Avec, comme à son habitude, un soin tout particulier apporté aux sons, à la froid et chaleureux, les machines construisent des textures inattendues, et le tout, en permanence avec des mélodies presque imparables.
Et puis, il y a cet organe, sa voix, toujours haute perchée et si proche du micro. L’écouter dans un casque hi-hi révèle toutes ses nuances, entre chant susurré et caresse vocale. Il ne faut s’attendre à ce qu’elle beugle et qu’elle soit dans la performance, non, Blondino, elle est là pour te conter des petites histoires, avec ses textes ciselés, des mantras plus que des refrains. Il y a toujours beaucoup de places dans ses chansons pour y venir poser ta propre histoire. C’est ça le talent des grands paroliers. Elle évoque, elle insinue, elle inspire.
Blondino, ça pourrait être une fille qui aurait été biberonnée à Bashung et à Zazie. Dans ses oreilles, Christophe aurait pu poser son goût du risque et puis, supposition de votre serviteur, elle aurait mangé du Depeche Mode au petit déjeuner (les premiers accords de « Jamais sans la nuit », grosse réminiscence du synthé qui annonce « Enjoy the silence »).
Sur ce nouvel album, on va poncer « Les Madrilènes » (presque un hymne à la solitude « quand je m’endors dans mes bras), « La foudre » (et sa belle montée en puissance), « Un paradis pour moi » (aux sons si chatoyants) ou encore « Mes indépendances, ma révolte » (efficace en diable et des synthés qui emmènent loin, très loin). « Sauvage, amoureuse » est un autre morceau aussi mélancolique que dansant, Tiphaine évoquant entre les lignes l’écologie.
Bref, tu l’auras compris, et j’ai rien à y gagner sauf un merci de ta part, mais il faut se précipiter pour écouter cette belle dame si singulière et qui n’a pas besoin de faire du chichi pour se démarquer. Une chanson de Blondino est reconnaissable entre mille et quand au bout de deux albums, on est capable d’avoir une telle signature, on se dit que le futur lui appartient. Elle est en concert le 18 novembre prochain à La boule noire. La mort dans l’âme, je serai sur les routes pour jouer « Joyeux anniversaire quand même », mais au prochain live, tu m’y trouveras.
Bravo Blondino.
