Salut la Cie,
Et si on continuait dans la série « les séries qui mettent des coups de tête et des coups au foie », en voilà une de Russel T Davies (véritable dieu en Angleterre) qui, après avoir commis « Years and years », revient un chef d’œuvre. Il aurait mis 20 ans à l’écrire et les 5 épisodes, diffusés sur Canal +, sont tous aussi géniaux que bouleversants.

Ritchie, Colin, Roscoe, Ash & Jill. Quatre hommes et une femme qui vont partager le même appartement à Londres au début des années 80. Quatre homosexuel venant d’horizons divers et une femme (pas vraiment sexuée, ce qui pourrait constituer la seule vraie critique qu’on pourrait faire à cette série) qui vont traverser les années SIDA, en s’enterrant les uns les autres… Dit comme ça, ça fout le cafard. Alors, oui, un peu, beaucoup même. Mais le talent de Davies, c’est de mélanger les genres et de ne rien laisser au hasard.
On est à la fois happé par la frénésie des amours de ces jeunes garçons, leur inconscience qu’on pourrait aujourd’hui qualifier de coupable, mais 40 ans plus tard, c’est tellement simple de s’indigner du passé… L’un des grands atouts de cette série, c’est de regarder tout en face. Des incompétences des services de médecine, des lois en Angleterre totalement dingues autour de la gestion de l’épidémie (ce fameux cancer homosexuel…) aux gays criant au complot contre eux et que cette maladie n’est qu’une fake news…
Bref, pour Davies, tout le monde en prend pour son grade et c’est fait avec un grande maestria. Les personnages sont extraordinairement bien dessinés, interprétés avec une justesse confondante et vraiment, VRAIMENT, chaque épisode regorge de trouvailles de mise en scène, de libertés, d’ingéniosité à tous les étages. De plus, si la série est effectivement AUSSI une tragédie, elle ne sombre jamais dans le pathos et donne à chaque personnage la possibilité de vivre au grand jour sa part d’ombre.
C’est du génie, et je pèse mes mots.
Certes, préparez les mouchoirs et accrochez la ceinture parce que ça secoue au rythme d’une bande son forcément exceptionnelle de ces années (donc « It’s a sin » des Pet Shop Boys et petit clin à mon copain Bambi, archi fan). Mais vous deviendrez totalement accro de ces personnages et de leur « La ! » qu’ils se lancent en guise de bonjour ou d’au revoir. Faites-moi confiance et lancez-vous dans ce chef d’œuvre…
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