Salut la Cie,
Aujourd’hui, dans ce petit billet, j’ai envie de te parler d’un groupe de musique de cœur, les écossais de ARAB STRAP. Composé de Aidan Moffat (chant, textes) et Malcolm Middleton (le compositeur et multi instrumentiste), ils ont commencé à officier mid 90’s avec un genre, le leur, qui mérite une écoute approfondie.
Alors, quand je dis une écoute, j’ai envie de te prévenir à la base. Si tu vas très bien dans ta vie, c’est hyper intéressant à écouter. Si ça va pas, mais genre pas du tout, eh ben, c’est quand même vachement intéressant à écouter. Pourquoi ? Simplement parce que tu te rendras compte qu’il y a des gens plus dépressifs que toi. Arab Strap, je te laisse chercher l’image pour comprendre d’où ils tirent leur nom de scène… Tu ne devrais pas être déçu.

Après une carrière de dix ans ensemble et quelques albums somptueux, dont « Philophobia », « The read thread » ou « The last romance », ils se sont séparés en 2006, en bons termes, pour mener des carrières solos, avec plus ou moins de réussites (moins, en ce qui me concerne). J’ai eu la chance de voir leur tournée d’adieu et, honnêtement, c’est quelque chose. Il faut voir Aidan se pointer avec trois packs de bières et les descendre au fur et à mesure du concert. Il faut le voir descendre dans la foule et beugler une reprise de « It’s a heartache » à 3g dans le sang et c’est difficile de lui résister quand il te tend son micro où se mélangent tous les effluves possibles et sûrement la moitié des bactéries de son corps.
C’est pas stop covid un concert d’Arab Strap. Nan.
Mais la musique, mélange d’électro un peu fauchée et de mélodies à la guitare tout en finesse, se marie dans un superbe contrepoint avec la voix d’Aidan. Et bon, les paroles, c’est du genre très en-dessous de la nature, très et d’ailleurs, le « explicit lyrics » est collée partout sur Spotify. Chantres des litrons de pinards engloutis, de gueules de bois et de sexe de manière TRES frontal, Arab Strap, c’est un peu exigeant. Mais une fois qu’on y rentre, on y déniche des pépites de noirceurs.
Et après tout ce temps, leur dernier album pour ambiancer la fin du monde vient de sortir avec un titre bien d’actu : « As days get dark »… 11 chansons où Aidan fait l’effort de chanter un peu mieux (ou alors Autotune lui réussit bien), et où l’ambiance est toujours aussi lourde et étouffante. Mais des morceaux tapent super bien comme « Here comes comus! » ou « Compersion » capable de faire fondre les pistes de danses (enfin, le jour où ça pourrait rouvrir). Des chansons plus intimes et sombres comme « Sleeper » ou « Bluebird » prennent aux tripes. Et le morceau qui ouvre l’album « The turning of our bones » est un condensé de tour leur art, avec une tension palpable qui arrive, à chaque fois, à retrouver un peu de lumière dans des refrains très bien sentis.
Alors, tente, si tu ne connais pas et ne t’arrête pas trop vite, Arab Strap demande un petit effort d’écoute pour en comprendre la subtilité, les nuances musicales, leur noirceur a un sens. Ils faut aller les chercher et ensuite, il n ‘y a que se laisser porter… Tu m’en diras des nouvelles.