
Soyons clair, je suis autant l’ami du chanteur de Trank, Michel André Jouveaux, qu’il n’y a pas un atome de ma personne qui, naturellement, penche pour le genre « métal » en musique. Donc, quand il m’a fait l’amitié d’écouter leur premier opus en exclusivité il y a quelques semaines, je pensais danser du ventre pour trouver toutes les excuses pour dire que j’allais pas aimer.
Soyons clair.
Soyons TRES CLAIR.
Dès la première écoute, j’ai arrêté d’écrire, de prendre mon café et j’ai monté le son, époustouflé par celui qui parcourait mes Sony WF1000XM3 (placement de produit, avec Lloyd -10, bénéficiez de rien du tout). Quelle claque ! Un premier album et pour moi, sans bavure. Encore une fois, je ne suis pas un fan de ce genre, mais là, Julien, David, Johann et Michel ont balancé 12 titres qui donnent toute leur ampleur quand vous avez décidé de décoller le papier peint en montant le volume. L’ensemble est d’une grande intensité, cohérent, excellemment produit et livre des morceaux extraordinaires. Je pèse mes mots.
EXTRAORDINAIRES.
Trank, ce sont quatre formidables musiciens qui aiment donner de l’air à leurs morceaux, variant les rythmes, les envolées, les tensions et la palette sonore vient taper chez la meilleure cold wave (coucou Killing Joke) et n’oublie jamais dans sa puissance, une vraie rechercher de mélodie. De plus, la voix de Michel sait se faire plus douce (Forerver and a day) et vient utiliser ton occiput comme punching ball quand il le faut (Undress to kill).
Trank a une ENORME section rythmique entre Johann à la batterie et David à la basse et on finit rapidement à bouger la tête comme les petits chiens à l’arrière d’une bagnole lancée à 200 sur une route pavée. Julien et sa guitare magique (faut la voir pour comprendre) trouve des riffs précis et terriblement efficaces. Et Michel, Depeche Mode fan dans l’âme, vient apporter toutes les touches synthétiques qu’il faut pour donner encore plus de dimensions à chaque morceau.
Au niveau des incontournables de ce grand premier album, on peut noter un « Shinning », au refrain qui fera décoller le toit de n’importe quelle salle de concert ; « Illustrated girl », qui joue avec les rythmes et demande à Muse de bien vouloir s’asseoir dans un coin de la pièce pour écouter gentiment (et tu prendras la parole quand on te la donnera, Matthew) ; « The ropes », évidemment, avec une ouverture qui pourrait durer vingt minutes sans qu’on s’emmerde ; « Chrome » est à éviter quand on roule, parce qu’on a vite fait de vouloir écraser la pédale d’accélérateur, tant il est entrainant ; « Take the money and run » qui a été réenregistrée pour l’album est un morceau aussi stéroïdé que Ronnie Coleman (8 fois Mister Olympia) à sa plus grande époque ; « Bend or break » qu’on se retiendra de chanter comme Michel sous peine de voir ses cordes vocales finir en PLS sur le plancher…
Enfin, l’album se finit sur une instru « Refugee »qui est d’une grande beauté dramatique. On peut y poser quelques milliers de tristes images. Trank, sous l’impulsion d’un Michel André Jouveaux, naturellement énervé par les absurdités de ce monde, a des paroles qui résonnent aussi politiquement (« In troubled times »). – Et sinon, tu crois que je t’ai pas entendu dire « station to station » mon Michel ?-
Soyons clair, donc, « THE ROPES » est à écouter de toute urgence, d’autant que c’est aujourd’hui, le 15/09/2020 que sort l’album. Je viens de me l’écouter pour la troisième fois aujourd’hui et j’ai, encore une fois, une nouvelle chanson préférée et c’est comme ça depuis le début ; c’est dire la qualité de la galette.
Faites chauffer les spotify, deezer, achetez le disque, j’en fais autant. Faites-moi confiance, vous n’allez pas aimer, vous allez adorer.
Bref, je vous laisse avec le clip dans lequel j’ai eu la chance de tourner à l’époque. Sans trucage, EVIDEMMENT. Je vous laisse, je pars m’échauffer pour le prochain où je tire un A320.