
18 ans.
J’ai du mal à le dire, « Histoire d’âmes » a 18 ans. Je n’irai pas jusqu’à dire que mon bébé a bien grandi, mais pas loin. Pas loin quand même.
Voici donc ma belle nouvelle. Cette pièce, ma première, éditée en 2000 chez Eclats d’Encre, avec Sandrine Fay à sa tête à l’époque, avait déjà eu des rééditions (4 !) et depuis la fermeture de la maison, tout était épuisé.
Sous l’impulsion de Myriam Degraeve des éditions A Propos, voici la pièce qui reprend vie, sous une nouvelle forme, avec des textes corrigés et des inédits, plus d’autres petits mots, pour remercier celles et ceux qui ont permis à ce livre, au spectacle d’exister. Il en manque forcément, j’espère qu’ils me pardonneront.
Si tu es ici régulièrement, tu sais ce que signifie pour moi ce livre et cette réédition. Depuis la maladie de Sandrine et son décès il y a quelques mois, j’ai souvent parlé d’elle, encore une fois, partie trop tôt, mais aussi partie avec quelque chose de magique. Sandrine aura toujours étonnante et ce matin alors que Myriam me tendait un exemplaire, j’ai senti son sourire pas très loin.
Elle n’est plus là et pourtant, Eclats d’Encre ressort « Histoire d’âmes ». Je ne t’ai pas dit qu’elle était magique ?
Replonger dans ces textes, pour moi, c’est comme ouvrir un très vieil album de photos. Tu as l’impression de te reconnaître et puis pas vraiment. Au final, tu sais que c’est toi, tes obsessions, tes contours, tes creux, tes vagues à l’âme. Le travail que j’ai fait sur ces textes aujourd’hui, sont de l’ordre du recadrage, du dépoussiérage, voire d’enlever la photo trop floue.
Les inédits sont tirés de mes tiroirs, de textes inachevés (oui, même moi, j’ai des textes inachevés), qui ont une résonance particulière, soit avec les saynètes de base, soit avec Sandrine, « J’ai la vie » en étant le parfait exemple.
Bien sûr, je regarde la page de 18 ans qui s’est tournée, avec des réussites, avec des échecs (du moins, ce que je croyais être des échecs, mais vu ce qu’ils m’ont appris, j’ai l’échec généreux), avec des doutes et des ambitions, et puis ce truc, de gratter la terre parfois au même endroit, autour du deuil (« ouais, Lilian, t’écris quand des sujets où les gens s’marrent, hein, dis, mec, hein, hein… ») et de toujours trouver de l’humain à raconter même quand c’est obscur. « Histoire d’âmes », c’est un point de départ, j’y repasse et j’aime assez ce que ça raconte, de mon parcours et des clins d’œil que ça éveille à droite, à gauche.
Nous allons organiser un bel évènement pour fêter ceci dignement, avec lecture et signature. Tu y seras convié et j’espère t’y voir nombreux. Bientôt aussi, je te donnerai les liens pour le commander aussi, toussa, toussa.
Je te laisse, je suis ému.
Je n’avais pas su ou pas compris qu’elle était partie… A te lire j’en suis toute chose… émue aussi !
C’est grâce à Sandrine qui avait bien voulu faire suivre mon commentaire sur ta pièce dans laquelle j’y voyais de la poèsie… Excuses-moi Emeric ;o)) Et oui, Sandrine préférait tes pièces à tes tentatives de poèmes ;o)) Et moi je lui rends hommage car sans elle toute cette route n’aurait pas démarrée et nous ne serions probablement pas là où nous sommes non plus… Alors merci Sandrine de ce que tu es et bonjour au Grand-Frère du petit Histoires d’âmes :o))