Te voilà 2017.
A ton tour de venir sur le devant de la scène, avec tes bonheurs et tragédies à nous présenter. A ton tour de nous faire subir et de nous faire aimer ta dramaturgie et toutes tes histoires et tous les personnages qui vont t’animer. A ton tour d’éclairer ou d’assombrir notre quotidien. A nous, dans 365 jours, de t’applaudir ou te maudire.
De mon côté, je suis désolé 2017, mais je t’attends armé. Oui, armé, jusqu’aux dents. Même celle qu’est pétée, j’y ai trouvée une petite place pour y loger une balle. Ou une capsule de cyanure, on verra la tournure des événements.
D’un point de vue mondial, autant qu’humain, je t’assure, je ne sais pas si tu es au courant, si vous communiquez entre vous, mais l’année qui vient de passer a été un chouille éprouvante.
Lilian – D’ailleurs, 2016, avant que t’ailles en enfer, je te laisse la parole pour ta défense.
2016 – Des années qui sont passées à la postérité, y’en a pas des masses, mon pote. Et puis eh ! Vous me chargez tous, là… Quand c’est un cataclysme, nous les années, on s’en prend plein la poire, quand on fait un génocide, pareil. Alors moi, pour me démarquer des autres, j’ai fait dans l’originalité, dans la qualité. Moi, maintenant, ce qui m’attend, c’est le néant. Et je te le dis, le néant, c’est super chiant, tendance fin fond de la ruralité 19h30 quand les volets se ferment, c’est pas vraiment la teuf. Donc, je me suis dis, si je peux partir avec deux trois types qui ont du talent histoire de prendre du bon temps ensuite, ça ira.
Lilian – Deux trois types ? Rien que musicalement, Bowie, Prince, George Michael, Leonard Cohen…
2016 – Eh, mais j’allais pas emmener avec moi l’autre golio qui se fait appeler maître alors qu’à chaque fois qu’il écrit une ligne il fait passer un bulot pour Capello ? Et puis Delpech, je l’ai libéré de sa centième dépression et ça donne l’occasion à Matt Popokola de faire un album de reprise. J’ai aussi reçu une demande d’Oblispo pour Polnareff, j’ai fait ce que j’ai pu, mais il s’accroche le chevelu.
Lilian – Mais moi, dès le 10 janvier, tu m’as pris le mec qui a donné un sens à mon existence !
2016 – T’as passé ton temps à dire que Bowie était l’ultime avant-gardiste. Ben voilà, il est mort avant tout le monde et les autres l’ont suivi !
Lilian – Je peux te gifler ?
2016 – Oh bah, je suis plus à ça près.
Lilian – Et Alep et la Syrie et le terrorisme qui continue, tu crois quand même pas qu’on va te féliciter ?
2016 – Mon coco, ça, j’y peux rien. Depuis la nuit des temps, vous aimez vous foutre sur la gueule pour un oui, pou un non, pour un bout de terre ou une croyance. Pour bien faire les gars, faudrait en finir avec Dieu une fois pour toutes et ça mettrait tout le monde au même niveau. Moi, je dis ça, je dis rien.
Lilian – Et politiquement, c’est pas hyper sympa pour 2017, si tu vois ce que je veux dire ?
2016 – Plaisir person ! Franchement, c’était juste pour mettre le nez dans le caca de tous ces grands intellos, éditorialistes et compagnie qui décident de ta vie que j’ai glissé un petit Trump par ici, du Lepen par là et pour terminer en vous mettant un bon coup dans le Fillon. Fantastique, ça, hein, vous l’avez pas vu venir ! Même lui ! Je vous laisse la garde du petit Macron qui sera pas mal le jour où quelqu’un lui rendra ses cordes vocales. Et puis, ça y est, Hollande, eh, avec cette fin d’année et son départ, vous l’aimez enfin, je suis désolé, c’est grâce à moi, ça.
Lilian – Est-ce que tu peux…
2016 – Aller me faire foutre, oui je sais, je le lis tous les jours sur vos réseaux sociaux sur lesquels je me suis tellement bien marré à lire vos « RIP » en permanence ! Même plus foutu d’écrire en français et en toutes lettres « repose en paix » !
Lilian – T’en fais pas, on va marquer « Repose en paix 2016 ».
2016 – Je m’en doute ! Allez, c’est cool, moi, je vous laisse, y’a un concert avec un « Starman », je te dis pas, ça va te faire chialer. Comme il manquait un choriste, au dernier moment, j’ai pris la tata de Wham, j’adore, « Réveille-moi avant tu partes partes ! » Ah oui, vraiment, le grec, je l’adore. Et comme Demis Roussos s’emmerdait… Bon allez, bon courage les gars, bonne année hein ! Oh, et comme c’est ma grosse soirée et que j’avais pas de nana, c’est pour ça que j’ai péchau rapidos la Princesse Leia pour qu’elle m’accompagne ! Les années précédentes vont être vertes de jalousie ! Allez, que la Force soit avec vous !
Bien.
Alors, 2017, tu vois, on ne se connaît pas, mais je t’attends armé et tu sais pourquoi maintenant. Je suis chargé, t’as pas idée. Avec mon arsenal, à côté, Rambo passerait pour Gandhi. J’ai la gâchette qui me démange et mon ombre a déjà rejoint celle de Lucky Luke dans le caveau.
T’es prévenu, je suis armé. Avec l’Espérance dans la main droite, un bouclier forgé en Foi dans la main gauche et le cœur rempli de résilience. A chaque coup que te donnera, je répondrai et à chaque bonheur que tu livreras, j’ouvrirai.
Je pense à celles et à ceux à qui je ne peux pas souhaiter une meilleure année en vrai. Mais là-haut, dans ma tête, j’entends vos petites voix et vos grands rires. Merci de continuer à grandir en moi et à baliser le chemin.
Je pense à celles et à ceux qui se battent, parfois contre cet excès de vie, ces proliférations de cellules, pour la première ou une nouvelle fois de trop. Je pense à vous et vous enlace avec force et bienveillance.
Je pense aux miens et vous souhaite d’abord et avant tout une santé puissante pour ne pas faillir devant les ascensions périlleuse à venir.
Dans ce monde qui titube, je nous souhaite d’être à l’écoute de nos différences, de rester vigilant et surtout de n’avoir pas peur, ni du risque, ni de l’audace.
2017, bienvenue. Dialoguons, ensemble.
Je te bise.