Madame,
Si je prends la plume aujourd’hui, c’est pour briser le silence, ce silence que j’ai instauré depuis que je vous connais. Je reconnais vouloir toujours rester dans l’ombre et que mon nom ne soit révélé que bien après notre relation si intime. Mais que voulez-vous, parfois, je suis excessif et les petits cailloux que je laisse sur mon passage, des petits maux dispersés ici et là, tout cela finit toujours par me trahir.
Ainsi, je voulais venir jusqu’à vous par cette lettre que je veux ouverte. D’ordinaire, je reconnais que bien peu de personnes ne savent me résister. Il est vrai que je suis un garçon du genre irrésistible et même lorsque ma tentative de séduction se solde par échec, je laisse tout de même une belle trace de mon passage. Je suis inoubliable. J’assume.
Vous, vous m’êtes à la fois agréable et irritante. Pourquoi vouloir tant me résister, pourquoi tant d’acharnements à rester debout, souriante, combattive alors qu’il serait tellement plus préférable pour nous deux que vous vous allongiez et qu’enfin nous consommions notre union jusqu’au crépuscule du jour ? Que vous a appris votre mère ? Qu’il ne faut pas accepter les bonbons d’inconnus, surtout ceux en blouse blanche. Refusez-les et entamons une dernière danse au plus vite. Il me tarde de vous serrer un peu plus contre moi, de grandir en vous. Mon désir de vous envahir n’en est que croissant. Que voulez-vous, il ne fallait pas être aussi désirable et je ne suis que ce que je suis. J’ai étreint de belles telles que vous et cette résistance n’est faite que pour m’exciter davantage.
Glissez, Ma Dame, glissez doucement et souffrez de tout mon amour.
Bien à vous,
Votre dévoué excès de vie
Monsieur
Moi aussi au fond de moi je dois vous sentir attirant.
Mais j’ai décidé de prendre ces fameux bonbons que me donnent les blouses blanches. J’ai mon auteur préféré qui me tient la main et mes amours qui sont près de moi. Alors oui vous m’attendrez car je sais que nous nous retrouverons mais quand j’aurai donné le départ, car pour l’instant je suis et je resterai une femme debout.