Move on

Quoi qu’il arrive, avance.

Les pieds dans la boue, le vent dans la gueule, les genoux qui saignent, avance. Ne te laisse pas détourner, ni par la haine, l’aigreur, la vengeance, les coups du sort. Même plié, avance.

Je me suis retourné bien des fois pour dire « ça va, t’en fais pas, ça ira ». Et les mains tendues n’ont été que des ancres jetées à la mer pour ne plus bouger. Pour couler avec.

Alors, dans la faiblesse, dans la maladie, dans la rupture, dans les « ça tangue », avance. Ne te retourne pas. Mais je n’oublie rien. Jje suis la somme de tous ceux, de toutes celles qui m’ont traversé. Je suis l’addition des amours qu’on m’a donné, des caresses qu’on m’a laissé, des mots que l’on m’a confié.

Je n’oublie rien.

Je suis ces hommes qui m’ont détesté, leurs poings qui m’ont frappé. Je suis ces hommes qui m’ont protégé, qui m’ont façonné. Je suis leur fidélité, leur amitié, leur épaule les nuits arrosées ou esseulées.Je suis leur force qui a contenu mes colères.

Je suis ces femmes que je n’ai su aimées et à qui je n’ai laissé que cicatrices ou douleurs. Je suis ces femmes qui m’ont pardonné, qui m’ont ciselé. Je suis ces femmes qui ont cru en moi à s’en oublier. Je suis celle qui regrette, celle qui pleure, celle qui rit, celle qui est restée dans l’ombre,  celle qui a effacé, celle qui me tient la main.

Plus que jamais, ce que je suis, c’est ce que vous avez fait de moi.

Alors, avance, me suis-je susurré, avance en ton nom, puisqu’il est multiple.

Auteur : Lilian Lloyd

Auteur, metteur en scène, scénariste, comédien, compositeur pas encore mort (1973-2000 et des poussières)

6 commentaires

  1. Toi alors il fait beau je suis dans mon jardin au soleil et voilà un petit son qui me dit va lire ce que Lilian écrit et je me retrouve des larmes au bord des yeux émue de ce que tu écris, touchée par ce que tu dis et tellement proche de tout ça que je ne sais plus trop si je dois te dire merci ou ……. chut !!!

  2. L’homme multiple ou le mille-pattes à une tête.
    De tout ce que je suis de vous, comment ne pas perdre la tête.
    J’avance…je fait des pieds et des mains pour m’accrocher…
    À vouloir tout retenir, vos mains tendues, vos pieds pour m’aider à avancer, comment trouver chaussure à son pied et rester droit dans ses bottes ?
    Finalement…je dois être cordonnier…
    J’avance avec la difficulté d’un mille-pattes, qui un coup se mettrait a genou pour renouer un lacet, Un coup Cloquediquant ,un cailloux dans la chaussure…et la paire pressée faisant le croche pied à celle qui la précède…
    Je sais bien avec toutes ces mains tendues je devrais y arriver…mais avec une seule tête…quel bordel !
    Autant de mains pour me rassurer…et autant de coups de pied au cul… « Avance ! ».
    Et de m’imaginer rentrant à la maison et entendre le fameux « prends les patins ! »
    Refaire mon numéro d’équilibriste pour atteindre la chambre…et ranger dans mon dressing toutes ces paires de chaussures, laver toutes ces mains d’hommes et de femmes croisés.
    …Et de femmes croisées…je me faisais la réflexion, un jour, passant devant une mosquée…et pensant a la polygamie :
    « Tiens ! Un collègue mille-pattes musulman qui fait sa prière… ».et je ne me fais même pas rire……..
    Non vraiment, on peut tout retenir, mais on ne peut pas tout garder……
    Qui tend la main ? Moi, eux…Qui donne du poing ?en bon sparring- partner j’encaisse, je tends même l’autre joue…
    Comment ? « Ce n’est pas très clair ! » vous me dites. C’est certainement parce que je n’ai pas toute ma tête…et ce pour de multiples raisons…
    « Je suis fatigué, je voudrais juste marcher droit » entre mes écarts, entre ces caresses qui
    m’assomment, et ces coups de poing pour me réveiller…avec ces plaies que je ne veux refermer…je ne veux pas oublier…je ne peut pas…je suis dans un grand-écart…….

      1. et bien ça fait mal,trés mal…surtout quand tu as l’impression que…
        non,j’en dis pas plus.aprés tout ce n’est qu’une image…alors aprés tout ce n’est peut être qu’une impression…

  3. Avance … oui je vais avancé, sans me retourner, sans me dire que l’autre chemin était peut-être meilleur. Avance vers celui qui ne te voit pas. Avance vers celui qui est de l’autre côté de l’ordinateur et qui ne répond jamais. Avance, avance, avance …. vers cette image que seul l’ami voit.

  4. Avance … ne te cache pas …. relève la tête …. l’image est là, à la fois réel et irréel …. avance vers celle qui ne cache pas la vérité …. celle qui montre un homme simple, vrai sans fard et sans tromperie … avance !

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