Alors, t’es comme ça toi, 2010… ça ne t’es pas venu à l’esprit d’être différent, de pousser l’idée un peu plus loin, d’avoir l’originalité de durer un peu plus que quatre saisons.
Et encore, je parle de quatre… C’est quoi ce boxon ? L’automne en été, l’été en automne, le printemps, on le cherche depuis 1976 et cet hiver, faire du ski de fond sur le périf’, c’est hype…
Pourtant, quand tu t’es pointé, il y a un an, t’avais ton petit sourire au coin des lèvres, un peu de classe, un je ne sais quoi d’assurance qui nous aurait fait répondre « rien » à la question « What else ? ».
Et là, tu t’en vas, à toute berzingue, en nous laissant quoi ? Deux présidents en Côte d’Ivoire, aucun en Belgique, deux Miss en France, un peuple haïtien qui s’est trouvé des bonnes excuses pour ne pas venir manifester contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, des galettes de pétrole pour les cent ans à venir – garanties sans aucunes fèves – offertes par BP, Indochine au Stade de France, Mylène Farmer sponsorisée par Tf1 qui ne sait pas si elle dit oui ou non, le tout sur une chorégraphie ou des mecs avec des drôles de perruques dansent dans du lait (le réalisateur du clip est attendu pour une audition à St Anne) et Noir Désir au Pôle Emploi… Ceci n’étant, bien évidemment, qu’une liste non exhaustive des stigmates de ton passage éclair.
Nan, franchement, ça fait pas sérieux sur ton C.v.
Alors, perso, je dis bye, arrivederci, vaya con Dios, get the hell outa’ here !
Ah ! Et puis, te voilà, toi, 2011…
T’es belle, 2011, t’es une fille parce que c’est comme ça, parce que j’ai envie que tu sois cette jolie nana. Celle-là, oui, à la petite fossette aux commissures des lèvres. Tu fais ta timide derrière la petite mèche qui couvre une partie de ton regard, mais on n’est pas dupe, t’es désirable. Si tu savais combien on est à fantasmer sur toi…
2011,
J’ai bien envie de t’étreindre et de sentir le parfum au sein de ton creux, là, sous ta gorge. J’ai envie que tu me dises « ça va, ça va aller, je suis là ». Avec ta petite gueule de bonne nouvelle, je sais que tu sauras être le souffle sur les plaies des gens qui souffrent, des gens qu’on aime.
2011,
Tu vas avoir le bon goût de nous faire faire les bons choix, autre que « Fromage ou dessert ? Ti punch ou Grand punch ? Ma maîtresse ou une pension alimentaire ? Blackberry Torch ou Iphone 4 ? ».
(Note de l’auteur : la liste est là aussi, non exhaustive. En ce qui me concerne, c’est fromage Et dessert, pas d’alcool, mon foie a du boulot jusqu’en juin, je ne suis pas marié et ce sera Iphone 4… ou Blackberry… euh… et merde…)
2011,
Je vais te coller dans mon cœur, comme un syndicaliste met soigneusement son sticker CGT sur son blouson avant d’aller manifester pour tout, pour rien ou pour juste aller manger une merguez de chez Marcel, paske y a pas à dire, Marcel, dans la r’morque d’son van tout pourri, y fait des merguez qui tuent. (littéralement, à long terme, l’abus de merguez est nocif pour votre colon, pensez-y)
2011,
Tu vas nous rappeler que l’humour, ce n’est pas de se foutre de la gueule de l’autre quitte à se faire virer d’une radio. Tu feras appel à l’esprit pour nous montrer que la paille dans l’œil du moqueur est bien plus drôle.
2011,
Tu permets que je te mette mon manteau sur tes épaules, je voudrais pas que tu t’enrhumes. Bah ouais, ton prédécesseur, il a laissé la porte ouverte et Dieu en a profité pour déplumer ses oies. C’est joli, c’est tout blanc, mais ça caille sévère.
2011,
Je veux bien qu’on sorte ensemble, mais histoire de ne pas être déçu, on ne va rien se promettre. On va simplement se caler dans le cou de l’autre les jours de pluie sous la couette. On se dira qu’on s’aime quand ça bouillira dans le bidou. On tirera pas des plans sur la comète, parce que c’est une espèce protégée les plans.
2011,
On gardera juste un espace entre toi et moi. Un nid, un lit, un ventre, la paume d’une main ou rien qu’une joue, juste ce qu’il faut pour qu’une surprise vienne s’y nicher.
2011,
Avec le vert dans tes yeux, t’es pas l’espoir, t’es l’Espérance.
Meilleurs vœux à toutes, à tous.
Lilian
Merci de nous présenter mademoiselle 2011, c’est vrai qu’on a envie de lui faire confiance mais on se méfie encore un peu.
Je te souhaite d’avoir toujours au fond de ton coeur une petite fabrique d’espoirs et de toujours pouvoir t’exprimer avec de si beaux mots (et égoistement que tu continues à les partager).
A très vite