» Les lumières ont défilé. Une à une. Et alors que les pointillés blancs se faisaient avaler par les roues de la voiture, mon esprit restaient – désespérément ? – à l’arrière, en arrière. J’étais un peu là, un peu las, au volant, combattant un retour de flamme de fatigue et j’avais comme les yeux embués. Un voile léger qui a fini par s’alourdir et des larmes s’amortir sur mes joues. Les minutes défilaient à l’heure de cette nuit qui s’est acharnée à ne pas oublier toutes les autres nuits. Et j’ai pensé qu’un souvenir, que des souvenirs qui s’accrochaient tant à la vie, à ne pas vouloir être oubliés, c’était pour dire « encore ». J’ai dû laisser échapper « toujours » de mes lèvres gercés. Les larmes, elles, ont continué le chemin, la légère descente jusqu’au désert où avait poussé une fleur qui tardait à éclore, mais qui était là, se tenant prête à s’ouvrir, à laisser l’odeur venir m’enivrer si j’abandonnais le combat. Une fleur, une graine que tu as semée en moi, à mon insu, parce que j’avais le dos tourné, trop occupé à ne pas vouloir regarder la vérité, trop occupé à craindre l’évidence. Une fleur, rien qu’une fleur, rare. L’espoir. Et même si aujourd’hui, je suis le seul à encore l’arroser, ce qu’elle donne comme force, c’est fou ce qu’elle donne. «
-Las de partager ?non.
-las de donner sans retour ?non. …peut-être…
-las de larmes emmêlées à ne plus savoir les mots et dans ma liberté m’enfermer.
-las de silence en retour de silence pour avoir voulu oublier sans se faire oublier.
-las d’avec mes maux avoir tissé ma toile.
-las de cette liberté conditionnelle sevrée d’ « orange »
-las d’avoir fait profil bas, ne plus se voiler la « face » devant le « book » émissaire, encore ne s’accorde pas avec toujours, silence s’accorde avec silence………….