Vraiment ce jour-là
Dans la cave
Emmy –
Je sais que rien n’est vrai, que c’est ma tête qui est malade, que ma vie s’est toujours résumée à ce que j’aspirais et non à ce que je faisais. Parce que je suis spectatrice, je regarde, je suis émue, mais je ne prends rien car rien n’est à moi. Je vois tous ces gens s’aimer et partir, tout ça dans une grande ronde. Je les sais les amours entre deux étages, les portes qui grincent dans la nuit, les amoureux infidèles qui vont rejoindre leur femme, les portes qui claquent sur l’amour qui s’est fait la malle. Je suis tout le monde dans ses ruptures parce que je ne suis faite que de ça, que de fêlures qui s’agrandissent et la seule chose à laquelle je suis capable de donner des naissances, ce sont des crevasses. Je veux qu’on s’éloigne de moi parce que je pue la peur, la crainte de tout, de n’être à la hauteur d’une « je t’aime » qu’on glissera dans mes oreilles. Foutez-moi la paix, je ne veux ni ne demande rien, pas une seule histoire qui doit commencer ou s’arrêter. Je préfère coller ma main contre une porte de mon choix et m’imaginer la vie rêvée que j’aurais eue derrière elle. Je suis une spectatrice et je veux que la comédie se termine et que ma fin soit tragique, sans toi qui partira sans même m’avoir, m’avoir véritablement adressé la parole. Sans toi qui n’aura jamais entendu le son de ma voix. Je sais ma médiocrité, mon angoisse nouée autour de la gorge et mes amours à jamais ravalés. Je suis Emmy Troispetitspoints, oui. Mais j’ai mes lettres de noblesse. Je suis Emmy Troispetitspoints de Fuite…
Je suis a la fois boulversee et inquiète …trop ressemblant…. elle aurait pu s appeler ….j ai la même maladie …!!!