Cheminement

 » … Les lumières ont défilé. Une à une. Et alors que les pointillés blancs se faisaient avaler par les roues de la voiture, mon esprit restaient – désespérément ? – à l’arrière, en arrière. J’étais un peu là, un peu las, au volant, combattant un retour de flamme de fatigue et j’avais comme les yeux embués. Un voile léger qui a fini par s’alourdir et des larmes s’amortir sur mes joues. Les minutes défilaient à l’heure de cette nuit qui s’est acharnée à ne pas oublier toutes les autres nuits. Et j’ai pensé qu’un souvenir, que des souvenirs qui s’accrochaient tant à la vie, à ne pas vouloir être oubliés, c’était pour dire « encore ». J’ai dû laisser échapper « toujours » de mes lèvres gercés. Les larmes, elles, ont continué le chemin, la légère descente jusqu’au désert où avait poussé une fleur qui tardait à éclore, mais qui était là, se tenant prête à s’ouvrir, à laisser l’odeur venir m’enivrer si j’abandonnais le combat. Une fleur, une graine que tu as semé en moi, à mon insu, parce que j’avais le dos tourné, trop occupé à ne pas vouloir regarder la vérité, trop occupé à craindre l’évidence. Une fleur, rien qu’une fleur, rare. L’espoir. Et même si aujourd’hui, je suis le seul à encore l’arroser, ce qu’elle donne comme force, c’est fou ce qu’elle donne… « 

Auteur : Lilian Lloyd

Auteur, metteur en scène, scénariste, comédien, compositeur pas encore mort (1973-2000 et des poussières)

2 commentaires

  1. Douter pour cheminer, affronter ses démons et naitre encore et encore…!
    C’est finalement une histoire d’âme qui se bat pour s’ouvrir et oser fleurir…..

  2. Sucré-salé.
    Enième voyage de nuit au travers des plaines(ce Cher ALAIN…)
    Enième retour en gare.la tete entre les mains.la tete lourde de ses valises ,à reposer tous les matins,que je ne peut plus refermer.
    reflets dans ce café noir sans espoirs,de larmes salé…
    « la vie est sucrée,mais combien faut-il la remuer? »
    reflets dans ce café noir-miroir,mais je ne peut plus me voir m’avaler…le temps presse.
    je n’ai plus le temps de poser mes valises.
    dans ce train la tete contre la fenetre à d’autres trains et de regards croisés…je n’ai plus le temps de pleurer ses regards qui m’ont remué……….

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