« Anna –
Ça s’en vient. Doucement, ça fait son nid. Et puis doucement aussi, ça grandit et j’en fais autant. Et même si je prends de la hauteur, j’arrive à regarder en haut, en bas et quelque chose ne m’effraie plus. Enfin, moins. Je ne dis pas que ça prendra pas du temps, que ça ne va pas me déformer ici ou là, mais d’un coup le vertige, c’est une ronde. C’est une valse, un mec qui te fait tourner, tourner dans une danse interminable. Tu lui cries, stop ! arrête ! et tu souris, tu ries. Vous terminez au sol et il s’écroule sur toi. T’as la tête qui tourne tant que t’arrives même plus à viser sa bouche pour lui prendre un baiser. Ça tourne et ça te libère. Putain, ce qu’il était temps. Là où tu es, bizarrement, c’est un peu cotonneux. Tu sais que ça va être lourd, que ça va être pas évident tous les jours, mais ça pousse, hein ? Ça pousse au cul. Mais il est bon, lui, il est bon. Je ne te garantie pas des lendemains qui chantent, mais des roses sous les pieds. A toi de voir, de marcher sur les pétales ou sur les épines. Je peux t’éduquer avec ce que je peux, et toi, tu m’élèveras où tu veux. On y va ? On le fait ce bout de route, dis ? Souris-moi, oui. Merci. Bienvenue au monde, l’Espoir. »