Je suis seul dans Biarritz. Je marche jusqu’à la Vierge et au-delà. Le temps est couvert mais les filles ne sont pas frileuses. Peu de vent et pourtant les vagues se trémoussent sur la plage. Des regards se perdent ou parfois cherchent le mien, derrière les lunettes noires. La serveuse m’amène le café. Elle est jolie et ses traits ronds sont une dernière preuve de son adolescence qui est encore dans les parages. Et puis, il y a l’accent. Dans deux jours, voire ce soir, je vais commencer à faire chanter une syllabe. Baby alone in Biarritz, tes semelles vont écumer le goudron, le sable en attendant le bon temps. Pour le moment, t’es seul. A l’extérieur du restaurant, on fume et ta guitare t’attend dans un appartement aux allures de monastère humide. Tu es ici et tu rêves d’un ailleurs, soupire aux promesses des prémisses. Alors, tu erres et ta tête espère à quelque part, à l’intérieur, près des souvenirs. Tu es seul. Mais ça va, t’es bien.