Ma tête
est celle d’un type à qui on vient d’annoncer qu’il n’a plus que deux heures à vivre. Je viens de me voir dans la glace et je suis aussi sexy qu’une moule frites dans un vieux rade de Corbeil-Essonne. La crève n’a pas si bien portée son nom depuis que je me la suis mise autour du cou et du nez. Finalement, l’auteur contemporain pas encore mort s’essaie à voir quelle tête il aurait dans un cercueil. Punaise. J’ai du coton dans les oreilles, j’entends plus rien et mon moral sert de pelle pour creuser les tombes. Ca fait trois jours que j’ai pas fait une seule action sensée.
La faute à la pression, à l’attente, et puis à un sommeil qui passe son temps à me faire des doigts d’honneur. Moi, je veux bien lui serrer la main, mais il me dit quand même « casse toi pauvre con »… En voilà un qui s’est mis au diapason, tiens. J’ai horreur de cette impression de ralenti et de la mollesse de ces gestes, c’est affligeant.
Forcément, dans ces états là, on a la turbine là-haut qui fontionne à l’envers et même Louis n’arrive pas à me faire remonter à la surface. Enfin, si, un peu quand meme. Mais d’un coup, je suis immobilisé. Le crayon est beaucoup trop lourd. D’autant qu’une grande discussion hier avec Lou et Philippe Chaine, un énorme comédien que j’adore m’a fait prendre conscience que les chances d’y arriver (dans la vie je veux dire) sont de une sur un millier…
En temps normal, je dis « ouais, ça fait au moins une chance !!! » Là, je sais pas pourquoi mais les 999 nons ont eu un certain poids sur mon optimisme forcené. Bon, allez, va, essaie de dormir quitte à s’en mettre des coups de battes. Au fond, j’ai juste un petit problème d’équilibre.
L., Mister Corde raide
PS : le moral ne peut pas être si pourri… pour l’actu toute fraîche, cliquez sur la page « Un cadavre exquis » ;o)