Incapable de me remettre sur « Des espoirs en bandoulière »…
Oh, je connais les causes, du moins, la principale cause. D’ici une semaine ou deux, Louis devrait recevoir des réponses sur notre second projet (« Des espoirs » étant le premier). Et voilà, je suis là, à attendre, comme un coup de faux qu’on nous dise non. Je sais que deux ou trois personnes qui viennent ici vont se mettre à brûler des cierges en espérant que ce non soit prononcé. C’est de bonne guerre. Mais quand je jette un oeil à nos positions respectives, je n’envie pas la leur. Bref, il faut pourtant remettre les gaz et reprendre les fameux espoirs laissés en friche. Pour ensuite attaquer sur la grosse adaptation de trois de mes pièces. L’année, je ne sais pas si elle sera riche, mais elle est déjà besogneuse.
Mais j’attends. Sans trop attendre non plus. J’ai suffisamment travaillé dans le cinéma pour savoir que les décisions sont longues. Pourtant, un oui aurait bien de la gueule et mettrait la machine en marche. Y’a ce côté élève-prof à ce moment-là, celui où remet sa copie à ceux qui vont noter-produire. Combien je vais avoir ? Passable ? 14 ? Peut mieux faire ?
Il n’y a qu’en amour que je sais être patient. Heureusement que le fil que j’ai commencé à tirer l’autre jour m’a amené à quelque chose d’assez grand je pense. Je touche une nouvelle liberté dans l’écriture grâce à lui. J’aborde un genre nouveau et je m’y délecte, même si je sais qu’il ne peut être qu’une récréation pour le moment.
Ecrire est tellement ironique. Quand tu as fini d’écrire parce qu’on te paie pour, tu ne trouves rien d’autre qu’à écrire pour te détendre.
Et d’entendre Emeric me dire « Ecrire, c’est ce qu’il y a de plus dur à faire pour un écrivain ».
L.