Je crois que mon moment préféré, dans l’écriture, c’est cet instant, dans la nuit, sous la pluie, en rentrant de la gare, à parler aux réverbères de toutes les ébauches qui te traversent depuis des semaines, voire des mois, des années. Et puis, tu ne sais pas pourquoi, mais l’un des fils que tu as tiré, d’un coup, il te revient avec une certaine résistance. A l’autre bout, c’est pas une brindille qui le retient. C’est une belle et putain d’idée avec un tronc gros comme ac. Tu lâches tout le reste.
Comment t’as pu passer à côté de ça depuis tout ce temps. Ben moi, je vais te dire. T’étais pas prêt. Et là, merde, ça s’éclaire.
Dans la nuit, sous la pluie, sous la capuche trop courte du duffle coat, ça t’a mordu la nuque et tu n’as plus envie d’autre chose que d’écrire sur cette écorce là. Il va falloir encore attendre. Mais ce n’est pas grave, ça va continuer de grandir et je vais le toucher cet arbre, y dormir tout contre pour les prochains mois de ma vie. J’y suis à ce que je voulais produire depuis des années.
Suffit plus qu’à torcher deux réécritures de deux scénarios, en écrire un troisième, plus trois autres pièces…
J’ai pas fini d’en passer des nuits sans Kim Wilde moi non plus…