L’un dit :
» Sais-tu que ton corps attend – ce qu’il en sait ou ce qu’il croit ? J’aimerais, à le boire et le goûter, que le sel de ses pores plus encore nous assoiffe et que notre désir l’un de l’autre soit si fort que l’oublie seul puisse en être la menace.
J’aimerais ne plus pouvoir oublier. Oublier ton désir. Oublier bien souvent c’est mourir. Et mourir, oublier »
L’autre, à des années d’intervalles, répond :
» Parce qu’on oublie trop facilement. Et l’oubli, c’est la mort de tout. Que l’autre vous manque, ce n’est pas trop grave, parce qu’on sera toujours dans le manque de l’autre, même s’il n’est jamais trop loin. Le pire, c’est l’oubli. Oublier d’où on vient, oublier qui nous a tendu la main, oublier qu’on a aimé cette personne à s’en souder les dents les soirs d’absence. De toutes façons, on ne l’emmène pas au paradis l’oubli. Parce qu’à faire semblant, on ne gagne rien sinon la mort. Tentez de vous oublier et vous en crèverez d’amour… Aussi loin que j’ai pu être, je n’ai jamais oublié et j’ai toujours gardé le souvenir de l’amour à mettre sous mon oreiller pour protéger mes rêves. Ainsi, dans le plus noir de mes cauchemars, il y avait une main pour me serrer et m’éponger le front. Et cette main, c’était la tienne. »
Tu vois Emeric, même si on ne voulait pas, on serait frères quand même.
Trois p’tits points pour tant en dire.
L.