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Ce n’est jamais facile de s’éteindre. Même si, pour soi, ça peut ressembler à une forme de délivrance, c’est toujours plus dur pour les autres. Quelque soit l’état du filament, du début de la vie à l’article de la mort, on éclaire toujours au moins une personne. Souvent, c’est celle qui se penche pour vous embrasser sur le front lorsqu’il est trop chaud, c’est celle qui vous ferme les paupières les nuits d’insomnie, c’est celle qui vous dit « ça va, ça ira, je suis là ». Dans la vie, je n’ai jamais rien connu de plus beau, de plus vrai que d’être une lumière pour quelqu’un. Même être une torche lancée au loin pour éclairer un chemin sombre, une bougie quand les plombs ont sauté. J’ai aimé les étincelles et la foudre parce qu’à elle seule, elle éclaire toute la nuit. Dans le cœur, j’ai une flamme comme ça et un souffle qui n’a jamais cessé de l’attiser. Mais voilà, il n’y a plus rien à consumer et c’est comme une allumette, tu sais, à un moment, la flamme, elle vient te mordre les doigts et tu la lâches… Ce n’est jamais facile de s’éteindre. Même si c’est pour rejoindre, il paraît, une lumière. «